Entre la structure des rues et l’urbanisme ouvert

Située en limite nord du quartier des Grottes, la parcelle est à l’articulation de deux types urbains, de deux échelles: d’une part l’espace traditionnel de la rue définissant une structure dense en îlots irréguliers, d’autre part une structure d’espaces ouverts caractéristique des quartiers modernes à Genève. La parcelle contient en elle-même cette condition qui s’exprime dans sa géométrie complexe à l’intersection du tracé viaire.

Un monolithe sensible au lieu

Le projet propose une relecture de cette condition de «limite» à travers un volume unitaire, compact et non orienté qui ne nie pas l’espace de la rue mais introduit la notion d’espace ouvert. Les multiples orientations de ses façades, résultat de la déformation géométrique de son plan au regard du contexte, dilatent l’espace de la rue en même temps qu’elles en empêchent toute lecture linéaire. La spécificité formelle du bâtiment permet d’ouvrir et libérer un espace vert au sud qui assure la continuité visuelle et piétonnière entre les rues Louis Favre et Grottes et permet un accès direct depuis le jardin aux parties communes de l’immeuble, organisées comme une «faille» verticale qui donne à lire le volume dans sa plus grande profondeur.

L’espace intérieur

Les espaces communs sont conçus comme un continuum spatial, résultat d’une opération d’excavation du monolithe initial, depuis le domaine public jusqu’au seuil du logement. Les terrasses communautaires en façade de la «rue intérieure» accompagnent les entrées des logements et pourront être vécues comme des lieux d’échanges entre les habitants, elles sont aussi source contrôlée de lumière et ventilation naturelle pour le coeur de l’édifice. L’aboutissement de cet espace est la couverture terrasse, lieu aménagé en jardin suspendu pour des rencontres collectives ou de simple moments de détentes.

Le logement

Chaque logement est conçu autour d’une condition d’angle et dispose d’une double ou triple orientation. Le plan s’organise de manière nucléaire autour de l’espace cuisine-séjour dans un soucis de réduction des circulations bien sûr mais surtout de doter les pièces d’une certaine polyvalence d’usage. les mouvements de la façade et des menuiserie apportent autant de points de vue différents participant à la caractérisation de chaque unité. Enfin l’espace du seuil a été travaillé afin d’en permettre son appropriation, il identifie chaque logement.